Sichuan

Publié le par sophievoyage

 

A Pékin, j’ai atteint le point le plus a l’Est de mon voyage, maintenant je vais repartir vers l’Ouest! Samedi 10 septembre, je prends le train pour Chengdu. Je ne veux pas le rater et je pars suffisamment en avance a la gare ferroviaire Sud de Pékin. En arrivant, je ne vois ni mon horaire, ni le numéro de mon train…et la dame de l’accueil me confirme que je me suis trompée de gare et qu’il faut que j’aille a la gare Ouest ( Alors que le gars qui m’a vendu le billet m’avait bien montre la gare Sud sur la carte). Il me faut au moins un quart d’heure pour trouver la sortie de la gare et les taxis. Je file a la bonne gare mais bien entendu, elle est loin et il y a des embouteillages. De plus, une fois arrivee, il y a un monde pas possible et il me faut plus d’une demi heure pour aller de l’entrée de la gare au quai!! Ouf!! J’ai eu mon train! Et c’est parti pour 30 heures, direction le Sud de la Chine dans le Sichuan. Cette fois, aucun étranger a bord hormis moi, immersion totale en terre chinoise! J’ai une place en ‘hard-slepper’ dans un compartiment avec 4  autres gars et une femme. Un des gars m’offre des graines de tournesol a grignoter puis une bière, puis re des graines mais sans me parler ni même me sourire; Il me pose a peine quelques questions via un jeune chinois qui baragouine un peu d’anglais.  J’aime vraiment bien les moments de voyage en train: on installe son petit coin, ses affaires, et puis on vaque a ses occupations: dormir, manger, lire, discuter, regarder les paysages, tout ca berce par le bruit des roues sur les rails. Les pauses sont moins nombreuses qu’en Russie et l’air frais me manque un peu.

J’arrive a Chengdu le dimanche en fin d'après midi. Grande ville encore, 4 millions d’habitants et de hauts immeubles partout. Lundi matin avec Amanda, une anglaise et une américaine dont j’ai oublie le nom, on part visiter le centre de reproduction des pandas. On les voit de près, sans barreaux. Ils ressemblent vraiment a de gros nounours a qui on aurait envie de faire des câlins! Impossible de ne pas craquer losqu’on les voit manger leur branche d’eucalyptus avec nonchalance et a moitie vautres les uns sur les autres! Idem lorsqu’on voit les jeunes jouer entre eux et avec les soigneurs et faire des roule- boule dans le fosse. Ce qui m’a beaucoup moins plu, c’est le petit film qui explique comment les chinois sont trop forts en terme de maîtrise de la reproduction des pandas et que sans eux le panda ne survivrait pas dans la nature…Ben tiens! En premier lieu, c’est quand même du fait de la perte de son espace naturel a cause de l’homme que le grand panda a décliné! Et puis, les femelles sont inséminées chaque année, ce qui est trop et il n’y a aucune volonté de re-introduction en milieu naturel. Enfin, le panda est une mascotte et adule des chinois et par conséquent plutôt bien traite, mais qu’en est-il des ours a collier qui pourrissent dans de minuscules cages le bide ouvert pour récupérer la bile au soi-disante vertues miraculeuses ou du léopard des neiges dont on voit des peaux partout sur les marches… propagande encore et toujours…L'après midi, visite d’un temple taoïste, un des plus importants en Chine, l’endroit est un havre de sérénité, c’est agréable.

Les jours suivants, je visite un peu la ville et m’occupe de préparer mon voyage au Tibet. Le vendredi, je pars en bus pour Kangding a l’Ouest de Chengdu. Huit heures de transport et on a l’impression de changer de pays: ici commence les terres tibétaines! Les visages sont différents, les femmes portent des coiffes traditionnelles ( même si elles ont des joggings addidas sous leur robes et des reeboks au pieds!).  A la guest-house, je rencontre Itay, israélien toujours! et ami de Moshe ( rencontre  a Beijing ) qui nous rejoint le soir même. Vous suivez?? Bref, le lendemain matin, accompagnes de Jessica, un canadienne vivant a Chengdu depuis 2 ans, on prend un van direction Tadong, un petit village a 4h de route. Kangding est a 2600 m d’altitude, le van monte monte doucement jusqu’a un col a 4200 m. Au col, on croirait avoir traverse une porte spacio-temporelle: le lieu parait irréel, perdu aux milieu des nuages avec des drapeaux de prière aux multiples couleurs qui flottent partout . Je me sens un peu bizarre, mon organisme vient d’encaisser 3500 m de dénivelé en moins de 24h ( Chengdu étant a peine autour de 500 m d’altitude). De l’autre cote du col, on est dans les steppes tibétaines s'étendant a perte de vue avec parfois un sommet surgissant de nulle part. Tagong est a 3600 m, je me sens un peu vaseuse, fatiguée, le souffle court mais ca ne nous empêche pas d’aller faire une petite balade jusqu’au sommet dominant le village!! Le soir, je dors mal: mon coeur bat vite, ma respiration est courte et j’ai la tête dans un étau, les effets de l’altitude se font sentir!!

Le lendemain matin je me sens mieux. Aujourd’hui, randonnée dans les alentours; cependant, les erreurs d’orientation non intentionnelles et bienveillantes des gens a qui nous demandons notre chemin nous font suivre la route et arriver dans un village mais pas au monastère qui était sensé être notre destination! Ce n’est pas bien grave, car c’est toujours lorsqu’on se perd que l’on fait les plus belles découvertes et c’est le cas: le village est vraiment joli. On se fait inviter par des nonnes a manger du yaourt et de la tsampa dans une petite maison du village. Le yaourt au lait de yack est délicieux par contre le thé au beurre rance est vraiment dégoûtant. Quant a la Tsampa, le plat traditionnel tibétain, il faut la faire soi même, c’est a dire qu’on nous sert de l’eau chaude, du beurre et de la farine d’orge dans un bol et il faut y aller de ses petites mains ( pas lavées bien sur!) pour pétrir le tout jusqu’a obtenir une masse uniforme et compacte que l’on peut alors déguster. C’est pas mauvais, ça n’a pas trop de goût ( lorsque les mains qui ont pétri ne sont pas noires!!) et c’est bourratif! Avec ça, on est cale pour la journée! Après cette petite pause déjeuner, direction le monastère flambant neuf, pas fini a l’intérieur.  Trois personnes peignent les décorations des meubles, l’un d’eux me laisse essayer, ce n’est pas facile et je déborde comme un gosse! Heureusement, il rattrape ma maladresse sans trop de difficultés. On fait notre pause goûter au milieu de la cour de l’internat des jeunes moines et une partie de volley ball s’improvise, tout le monde participe, on y reste tout l’après-midi.

Le lendemain, on file a Damba, la ville en elle même n’a rien d'intéressant, c’est juste le point de départ pour aller visiter les villages tibetains alentours perches sur des collines plus ou moins abruptes. Cet après-midi, on visite Sompa, un village avec de nombreuses tours, de plusieurs dizaines de metres de haut et vieilles de plusieurs siècles; d’apres le peu que j’ai pu en savoir, elles servaient de tour de surveillance mais lorsqu’on voit qu’il y en a 30 ou 40 dans un seul village, elles devaient sûrement avoir une autre signification! Mardi matin, on file a Gandging, petit village au bout du monde, il faut 4 heures de voiture dont 2 de piste pour y arriver, c’est magnifique: une trentaines de maisons, pas de magasins, pas de routes…en pleine nature, un petit paradis! On est de nouveau a 3600 m d’altitude, mais maintenant l’organisme est habitué! Il y a des sources d’eaux chaudes a deux heures de marche: notre objectif de la journée! C’est simplement un bassin qui collecte l’eau, rien a payer, pas de vestiaires, juste son maillot a enfiler et se glisser dans une eau a la bonne température sous une fine pluie, le tout dans un décor environne de montagnes et de forets. Un vrai moment de plaisir! Le jour suivant, c’est randonnée jusqu’a un lac d’altitude. Ca grimpe pas mal, le souffle est court, il faut y aller doucement, on traverse une foret magique: une végétation luxuriante, des conifères divers et varies, couverts de mousse vert pale, telles des cheveux d’anges, des framboises oranges de partout, délicieuses, des fraises des bois. L’arrivée au lac est un belle surprise: le lieu est superbe: un lac immense borde d’arbres avec une chaîne de montagne en second plan et un sommet enneige culminant a plus de 5000 m. Le lac est 4000m, malgre un vent froid, la présence du soleil nous permet d’y rester une bonne partie de la journee. On serait bien reste campe! Je n’ai pas l’habitude de fonctionner en groupe, mais j’avoue que cette fois ci ça a été un réel plaisir de passer la semaine avec mes compagnons de voyage. Le groupe a bien fonctionne, chacun y avait sa place et était complémentaire. Jessica est une chouette fille, elle nous a bien aide car elle parlait chinois couramment, ce qui facilite grandement les choses!  Et je crois  que la langue que j’aurais du apprendre pour ce voyage, c’est l’hebreu!! Ils ne sont pas nombreux, leur pays est petit, mais ils voyagent beaucoup!

Le vendredi en fin d’apres-midi, on arrive a Chengdu après plus de dix heures de bus. Je n’aime vraiment pas les villes chinoises, elles sont trop grandes, trop polluees, trop consommatrices, trop tout, je suis bien contente de partir dimanche soir pour Lhassa en train!!! Avec 5 israeliens, encore et toujours! et une americaine, ouf!! Mais je vous raconterai ca la prochaine fois!

Publié dans Chine

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M
<br /> J'ai reçu LHASSA, cest tentant<br /> <br /> <br /> Bonne continuation, gros bisous<br /> <br /> <br />
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B
<br /> super!!! avec toi on ne languis pas (Qu'elle aventurière); il me tarde à chaque fois de lire la suite.Bonne continuation, à bientôt, bisous Brigitte<br /> <br /> <br />
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C
<br /> Enfin de tes nouvelles! ton récit toujours aussi intéressant et plein de vie nous fait découvrir ton quodidien, continues, bisous.<br /> <br /> <br />
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S
<br /> je partage l'avis de tasoeur²: un réel plaisir de lire tes articles. Bon voyage bises<br /> <br /> <br />
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M
<br /> Comme je suis contente de savoir que pour la chine tout s'est bien passé.<br /> <br /> Soit prudente avec les différences d'altitudes, on lire la suite.<br /> <br /> <br /> Je t'embrasse maman<br /> <br /> <br />
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